Cloud: Éviter le vendor lock-in, une fausse bonne idée ?
Quand on parle de vendor lock-in, il s’agit généralement de penser que quelque chose d’assez grave va se passer dans la relation que l’on a avec son fournisseur de solution cloud, et qu’il va être compliqué de faire du lift and shift “littéralement soulever et déplacer” de l’ensemble de ses applications pour les héberger ailleurs.
Cela ne vous choque pas ? Pour moi il y a un certain nombre de problèmes à agir ainsi.
Pourquoi choisir le cloud en lieu et place de l’on-premise ?
Faire des économies.
La plupart des entreprises faisant le choix du cloud, vient y chercher une source d’économie, lui permettant de réinvestir alors autrement.
Il est vrai que l’on peut faire de nombreuses économies en choisissant d’aller dans le cloud. Mais en réalité, il ne faut pas seulement aller dans le cloud pour faire comme les autres, il faut aussi prévoir de se transformer, et de transformer son activité, pour que celle-ci puisse bénéficier des bien-faits du cloud. Ne plus dire on vas dans le cloud, mais on se transforme dans le cloud.
Se re-concentrer sur son cœur de métier.
Vous êtes une entreprise dont le métier est de créer des parfums, et vous possédez des Datacenters, est-ce vraiment nécessaire ?
Évidemment aujourd’hui tout le monde répond non à la question, mais il y a quelques années tout un tas de raison nous poussait à dire “bien-sûr !”.
Il fallait alors une équipe d’ingénieurs système, des ingénieurs réseaux, des développeurs informatique, une équipe de sécurité informatique, … Bref on est loin du parfum.
Gagner du temps.
Lorsque votre métier est très lié à l’informatique, vous passez votre temps à résoudre des problématiques en tout genre, que ce soit celles de vos clients, ou les vôtres.
L’une des particularité du cloud, est que votre fournisseur, s’attache au fait de résoudre un maximum de problématiques, rencontrées par de nombreux clients, à leur place.
Laisser tomber les tâches chronophages, n’apportant aucune valeur.
Être réveillé à 3h du matin, par une sonnerie incessante d’une alerte de monitoring, suite à une perte de tout ou partie d’une baie de disques, j’ai connu cela, c’est vraiment pas ce que l’on préfère vivre comme situation. Changer des disques, monter des serveur physiques, administrer des moteurs de base de données, etc … Toutes ses choses peuvent être évitées par la promesse du cloud, à condition de bien vouloir y aller à fond.
Quand choisir de faire du multi-cloud ?
Avant de vous décider à faire du multi-cloud, commencez par profiter à fond de votre fournisseur cloud. N’oubliez pas que même si le propre de celui-ci est de faire du bénéfice comme toute société, il a avant tout comme valeur marchande de vous décharger d’une grande partie de vos centre de coûts traditionnels.
Ce qui va différencier un fournisseur cloud d’un autre, sera en premier lieu les services qu’il a à vous apporter, et la facilité qu’auront les équipes à se l’approprier.
N’hésitez pas à vous faire aider par des sociétés spécialisées dans le passage au cloud, d’une part pour sauter le pas, mais aussi, pour vous accompagner à un changement profond dans vos pratiques de l’informatique.
Le schéma traditionnel est de migrer dans un premier temps son infrastructure tel-quel dans le cloud, puis de migrer ses applicatifs par petits bons, mais s’entourer d’experts peut s’avérer très utile pour faire les bons choix et éviter sans cesse les changements inutiles.
La seule raison valable pour faire du multi-cloud, doit être une raison venant de votre métier, en effet aucune raison technique n’est à la source d’un choix multi-cloud, alors évitez de perdre du temps et de l’argent dans un puits sans fond qui ne vous rapportera rien au final.
Un outil de déploiement multi-cloud, un gain de temps ?
On peut penser qu’avoir un seul outil de déploiement va nous faire gagner du temps au quotidien en situation de multi-cloud, cela peut apparaître comme évident de loin, mais lorsque l’on va un peu plus dans le détail, on peut se rendre compte qu’elle peut être source de frustrations qui pourraient être évitées.
En utilisant par exemple Terraform, mes équipes n’ont à maîtriser qu’un seul outil, ils en ont une bonne connaissance, ne sont formés qu’une seule fois, et ont une facilité à porter le code d’un fournisseur vers un autre.
En réalité, le temps que vous gagnerez à utiliser un outil commun, vous le perdrez à attendre des mises à jours pour les nouvelles fonctionnalités apportées par le fournisseur cloud, si celui-ci apporte des outils qui permettent de gérer les déploiements via ses propres API comme avec un outil semblable à Terraform, il apportera aussi un ensemble de fonctionnalité qui ne seront pas gérées par l’API, et le temps gagné par vos équipes au départ, se retrouvera largement dépensé à combler les lacunes d’un outil plus généraliste.
A l’heure actuelle par exemple il y a 173 services différents proposés par AWS, si vous voulez faire du multi-cloud, vous avez soit un réel besoin pour le faire, soit un très grand porte-feuille.